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Publié le 22 Janvier 2017 – Auteur : Coline Mionnet

Les chiffres clés du climat, édition 2017

Alors que le nouveau président des Etats-Unis, à peine entré en fonction, renie déjà le Plan d’Action pour le Climat et l’Accord de Paris signés par Obama, les émissions de CO² voyagent autour de la planète et tous ses habitants en subissent les conséquences. Les USA ne sont pas isolés sous un dôme de verre et Trump ne pourra pas longtemps ignorer les données sur le réchauffement climatique et la pollution d’origine humaine, entre autres…

La cupidité et l’ignorance contre la science et la raison

Une majorité de citoyens américains sont exaspérés de son élection, et ne se résignent pas à le laisser appliquer ses décisions autocratiques sans résister. Aux Etats-Unis, des millions d’américaines sont descendues dans les rues de nombreuses villes ce 21 janvier à l’occasion de la Women’s Watch, soutenues par des centaines de milliers d’autres manifestantes à travers le monde, et ce n’est qu’un début.

Certains états, comme la Californie, qui s’étaient engagés avec enthousiasme et efficacité dans la lutte contre le réchauffement climatique, se rebellent déjà contre les politiques sociales et environnementales que veut leur imposer le nouveau despote.

Le retour des climato-sceptiques

Vu la personnalité de l’individu, on ne peut douter que le grand mouvement mondial amorcé lors de la COP21 et confirmé lors de la COP22 subira des régressions importantes.
Nous aurions pu croire un instant que l’homo climatis scepticus était une espèce en voie de disparition, mais l’accident électoral survenu dans la première puissance de la planète vient de nous démontrer avec force qu’il n’en est rien.

La Chine, très gravement malade de ses propres émissions de gaz à effet de serre, pourrait bientôt, paradoxalement, devenir le chef de file des pays climato-responsables, et les Etats-Unis se retrouver au ban de l’humanité, au moins pendant 4 ans.
La Chine est en effet, en dépit des apparences, la nation qui a enregistré la plus forte baisse des émissions de CO² par unité de PIB en un quart de siècle, avec plus de 50% contre 41% pour les Etats-Unis et 47% pour l’UE.

Shangai smog pollution extrême Chine particules fines

Etat des lieux, édition 2017

Pour nous rappeler les réalités de la situation, le Ministère Français de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer vient de publier l’édition 2017 des chiffres-clés du climat.
I4CE, Institute for Climate Economics, SOeS, le Service de l’Observation et des Statistiques du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), et la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) ont participé à l’élaboration de cette synthèse très complète qui rassemble des milliers de données, dont de nombreuses issues du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), mais également de la NASA, de Météo France et de la base de donnée de la Commission Européenne EDGAR ((Emission Database for Global Atmospheric Research).
Assez pédagogique sans être trop technique, Il est structuré en 5 grandes parties :

Qu’est ce que le changement climatique ?
Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises dans le monde ?
Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises en Europe et en France ?
Comment les émissions de GES se répartissent elles par secteur en Europe et en France ?
Quelles politiques climatiques dans le monde, en Europe et en France ?

Chacun pourra télécharger ce document sur le site du Ministère (lien ci-dessous).

Les secteurs qui émettent le plus de CO² pour la consommation d’énergie

La production d’électricité était et reste toujours le plus gros pourvoyeur d’émissions de CO², en grande partie à cause de l’utilisation massive du charbon et du pétrole dans les centrales thermiques.
Elle génère 40% des émissions dans le monde, 44% en Chine et 37% dans l’UE. Au sein de l’UE, les disparités sont fortes entre les états ; la France, qui dispose d’un important parc nucléaire et de ressources hydroélectriques substantielles, n’a plus que quelques centrales thermiques en fonctionnement pour les pointes de consommation, tandis que la Pologne et l’Allemagne utilisent massivement le charbon pour produire, voire exporter de l’électricité.

Les sources d'énergie les plus polluantes

Les activités de transport occupent la seconde place du podium. Le transport routier est de loin celui qui génère le plus de gaz à effets de serre, mais également de particules fines. Les émissions de CO² sont 20 fois supérieures à l’ensemble des autres modes de transport réunis. Le développement de la consommation locale pourrait contribuer à faire baisser cette source de pollution, en supprimant des transports parfois aberrants. Les grands projets ferroviaires, comme la liaison mixte voyageurs/marchandises Lyon Turin favoriseront également une amélioration de la qualité de l’air et des émissions sur le territoire.
La situation en France et en Europe est similaire, mais la France, par sa situation au carrefour de l’Europe, paye très cher le tribut environnemental des transports intra-européens. Les vallées alpines, l’Ile de France et la Vallée du Rhône en sont les principales victimes, comme le montrent les fréquents pics de pollutions actuels.

Emissions de GES selon mode de transport

L’industrie et la construction constituent ensemble la troisième source d’émissions dans l’UE, bien qu’elles aient fortement baissé en 25 ans. En France, la chimie est le principal contributeur, devant la métallurgie qui a pourtant régressé en 25 ans.
Le résidentiel tertiaire vient ensuite, avec 12.2% des émissions dans l’UE, 15.8% en France. Le développement de l’éco-construction et la rénovation énergétique de l’immobilier ancien sont des facteurs qui permettront de réduire l’empreinte écologique de l’habitat.