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Publié le 19 octobre 2018 – Auteur : Daniel Mionnet
Record inquiétant dans les Pyrénées centrales
108 jours sans gel au sommet du Pic du Midi
Du 15 juin au 30 septembre, pendant 108 jours, les températures relevées au sommet du Pic du Midi (2877m) ne sont pas descendues en dessous de zéro. Cette période inhabituellement longue sans gel a largement battu le précédant record de 77 jours en 1999.
Une autre statistique climatique dépasse les enregistrements antérieurs : 116 jours sans gel du premier juin au 30 septembre. Les précédents relevés remarquables datent de 2003 (115 jours), 1950 (112 jours) et 1949 (107 jours).
A proximité, le département de la Haute Garonne a connu le mois de septembre le plus chaud depuis que des relevés météorologiques sont effectués. Les moyennes mini et maxi se sont élevé à 15.7° et 27.7°, soit 3° au dessus des moyennes pluriannuelles. Les précédents records de 1987 et 1949 sont ainsi nettement dépassés.
En 1850, les Pyrénées (France, Andorre et Espagne) comptaient 23 km² de surfaces englacées, il en restait 3 en 2011, et probablement moins de 2 aujourd’hui.
La vingtaine de glaciers qui perdurent aujourd’hui dans les Pyrénées (à comparer à une centaine en 1850) aura encore perdu du volume cette année, et il risque fort de n’en rester aucun d’ici une dizaine d’années si l’emballement climatique n’est pas rapidement endigué. Malheureusement, l’humanité n’en prend pas la voie, et les égoïsmes nationalistes et consuméristes semblent infiniment plus puissants que la raison qui imposerait des mesures drastiques et immédiates mobilisant des investissements gigantesques et une révolution dans les comportements de chacun pour inverser la tendance suicidaire qui mène l’homme vers un avenir incertain.
L’économie de montagne menacée
Certaines activités économiques, parmi lesquelles les sports d’hiver et l’hydroélectricité, sont menacées dans tous les massifs de la planète par la disparition des glaciers.
Cette année, comme l’an dernier, la station des Deux Alpes (Isère) se verra privée du ski d’automne du fait de l’été particulièrement sec et chaud. L’état du glacier, habituellement skiable dés le début de l’automne, ne le permettra pas. De plus, un lac qui permettait d’alimenter les canons à neige s’est brusquement vidé à cause de fissures dans la glace.
Situation similaire à Tignes (Savoie) qui a du reporter son ouverture, initialement prévue fin septembre, à une date indéterminée.
En avril 2018, le stock hydroélectrique (taux de remplissage des réservoirs des barrages) était au plus bas atteint depuis 12 ans, autour de 20%. Le défi des énergies renouvelables, dont les barrages sont actuellement les principaux contributeurs, est ainsi menacé par le dérèglement climatique qu’il est sensé combattre.
Les glaciers jouaient jusqu’alors un rôle régulateur saisonnier dans l’alimentation des réservoirs des centrales hydroélectriques, et leur disparition réduirait substantiellement la production d’énergie électrique lors de périodes sèches.
Sources et liens
Interview du glaciologue Pierre René, sur Le Parisien.fr