Publié le 22 février 2017 – Auteur : Coline Mionnet
Un point sur l’énergie éolienne
le vent, une source d’Ă©nergie millĂ©naire
Depuis des milliers d’années, les hommes ont compris l’atout que pouvait représenter l’énergie mécanique du vent et ont cherché à l’exploiter. Les anciennes civilisations d’Extrême-Orient, les Egyptiens, les Grecs, les Romains, la civilisation Arabe, les Vikings, les explorateurs européens des 15ème et 16ème siècles ont tous parcouru la planète sans une seule goutte de pétrole.
Au Moyen Age, l’Europe a découvert le moulin à vent au Moyen-Orient, lors des croisades en Palestine, et en a importé le principe, d’abord en Grande Bretagne, puis dans toute l’Europe occidentale. Pendant plus de 10 siècles, les moulins à vent ont moulu les grains de blé et fabriqué la farine dont nos ancêtres se nourrissaient. Preuve de durabilité, beaucoup sont encore debout, certains classés par l’Unesco au patrimoine de l’Humanité.
Vidéo par Matrichao sur YouTube
Une malédiction pour la planète
Puis le charbon et le pétrole sont arrivés, ils ont permis une industrialisation rapide des civilisations occidentales et ont rangé au rayon des antiquités voiles et moulins. Mais on peut aujourd’hui se demander si ces combustibles fossiles ne sont pas les malédictions suprêmes de l’humanité, du fait que personne n’a sérieusement anticipé les conséquences catastrophiques de leur combustion massive sur l’équilibre de la planète.
Imaginons un instant toutes les technologies que l’humanité aurait pu inventer sans le pétrole.
Car le véritable vecteur du progrès technologique des 20ème et 21ème siècles, c’est l’électricité, découverte dès le 17ème siècle, qui a permis le développement des technologies presque neutres en carbone (sous réserve de la nature de l’énergie utilisée) que sont l’électronique et ses héritières l’informatique, la robotique, l’intelligence artificielle.
Sans pétrole et sans charbon, on ne peut douter que le développement des technologies de l’énergie serait passé, dès la fin du 19ème siècle, par les éoliennes et les turbines hydro-électriques. Nous circulerions depuis 50 ans ou plus à l’hydrogène ou à l’électricité.
Nous produirions depuis longtemps 100% de notre énergie à partir des forces naturelles de la terre. C’est une erreur de croire que le pétrole a été le moteur du développement, c’est au contraire, sur le long terme, une source de problèmes pour la planète.
L’énergie éolienne n’est donc pas une nouvelle technologie, mais une trés ancienne invention humaine dont le développement fut contrarié par les combustibles fossiles.
Wind Turbine from Dave Campbell on Vimeo.
Des progrés fulgurants
Depuis que le développement des éoliennes se trouve libéré du fait de la prise de conscience de la réalité du réchauffement climatique, leur technologie a incroyablement progressé sur une période de temps extrêmement courte, de l’ordre d’une quinzaine d’années. Les turbines d’aujourd’hui comportent près de 8000 composants et les progrès de l’électronique ont permis leur contrôle mécanique, une parfaite régulation de l’énergie qu’elles produisent et leur raccordement au réseau général. Leur rendement est aujourd’hui supérieur à 90% (un moteur diesel a un rendement moyen de 45%) avec un carburant gratuit et abondant.
Le problème principal est de stocker Ă un coĂ»t acceptable l’énergie produite et non utilisĂ©e pour la rĂ©injecter lors des pointes de consommation ou pour palier le dĂ©ficit de production en cas d’absence de vent. Cette question fait l’objet de nombreuses recherches publiques et privĂ©es sur les batteries, et devrait bientĂ´t ĂŞtre rĂ©solue, permettant une gestion intelligente et rationnelle de l’énergie Ă©lectrique renouvelable. Les smartgrids, rĂ©seaux locaux permettant de relier les points de production, de consommation et de stockage via un dispatching rationnel automatisĂ©, connaissent un dĂ©veloppement fulgurant partout sur la planète.
De plus, la durée de vie d’une éolienne est de 25 ans, et tous ses composants sont recyclables.
Quand aux éoliennes individuelles, dont le développement est encore confidentiel en France, les plus performantes peuvent fournir en moyenne 400kW par mois, soit l’intégralité des besoins d’un foyer moyen.
L’éolien crée des emplois non délocalisables
Aux Etats-Unis, où les équipements d’énergie renouvelable sont un véritable enjeu national, l’industrie éolienne représente plus de 500 sites de construction dans 43 états, et emploient actuellement environ 100.000 salariés.
Fin 2016, la puissance installée y était de 82 Gigawatts, première source d’énergie verte aux Etats-Unis et première production éolienne au monde.
Les Etats-Unis prévoient de créer 600.000 emplois dans la filière vent d’ici 2050 et d’économiser 149 milliards de dollars, directement par l’apport de cette ressource gratuite et indirectement par les effets sur la pollution et la santé de la population.
Le prix du KWh éolien installé ne cesse de chuter aux Etats Unis, actuellement inférieur à 2 cents, moins cher que l’équivalent thermique charbon ou gaz.
La Chine est leader mondial du marchĂ© des l’industrie Ă©olienne, suivi de prĂ©s par les Etats-Unis, puis Ă distance l’Allemagne, l’Inde et la France.
En France, la croissance du marchĂ© de l’Ă©olien a atteint 45% en 2016, avec 1560 MĂ©gawatts raccordĂ©s, un chiffre Ă faire rĂŞver les autres secteurs Ă©conomiques.
Comme partout dans le monde, la filière recrute en France.
Sources et liens
France Energie Eolienne, association française des acteurs de l’Ă©olien
Guide pratique de l’Ă©olien pour le particulier, Ă tĂ©lĂ©charger sur le site de l’ADEME
L’Ă©nergie Ă©olienne, fiche pĂ©dagogique sur le site Connaissance des Energies
Global Wind Energy Council, association des industriels de l’Ă©olien (en anglais)
Go 100%, Institut global pour 100% d’Ă©nergie renouvelable (en anglais)
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