Dossier juin 2016

EditĂ© le 21 juin 2016 – Auteur: Coline Mionnet

Dossier spĂ©cial : Quand les acteurs de la montagne s’engagent

Les remontées mécaniques, un modèle de mobilité durable avantageux

Téléphérique de l'Aiguille du Midi
TĂ©lĂ©phĂ©rique de l’Aiguille du Midi 1925

Si vous cherchez sur le web une liste de tous les types de transports durables ou non polluants existants, vous en trouverez finalement peu qui vous parleront des remontĂ©es mĂ©caniques. En Occident celles-ci ont tendance, Ă  tort, Ă  ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme l’apanage des domaines skiables.
Pourtant, leur double application urbaine et rurale, notamment pour relier des zones d’altitude Ă  une vallĂ©e, sont un bel exemple de mobilitĂ© durable.
L’un des premiers a Ă©tĂ© le tĂ©lĂ©phĂ©rique de La Bastille Ă  Grenoble, construit en 1934 par un consortium franco-allemand et rĂ©novĂ© en 1976 par l’entreprise isĂ©roise Poma. Depuis, l’accès Ă  la colline et au Fort de La Bastille, situĂ© Ă  482 mètres d’altitude, est possible en quelques minutes sans efforts, pour une vue imprenable sur la vallĂ©e de Grenoble et ses massifs environnants. Aujourd’hui sur le site, deux vias ferratas, un restaurant, un snack, un musĂ©e et l’Accrofort complètent l’offre touristique et de loisirs.

Une solution Ă©conomique, sociale et durable

Côté développement durable, le transport par câble a des impacts positifs économiques, sociaux et environnementaux indéniables pour le territoire équipé.
Moins de trafic routier donc moins de pollution, moins d’occupation au sol donc moins d’expropriations, plus de fluiditĂ© et de rapiditĂ© dans le rĂ©seau de transports publics, un coĂ»t de rĂ©alisation des plus faibles au kilomètre. Autant d’avantages qui sĂ©duisent usagers et pouvoirs publics ! En effet, par rapport Ă  d’autres modes de transports motorisĂ©s (tramway par exemple), le câble consommerait 4 Ă  5 fois moins d’Ă©nergie par passager au kilomètre et coĂ»terait 2 Ă  5 fois moins cher en investissement, selon l’association isĂ©roise Le ChaĂ®non Manquant.

D’un point de vue social et Ă©conomique, le transport par câble peut jouer un rĂ´le important. Celui de dĂ©senclaver les zones Ă©loignĂ©es d’un centre urbain en favorisant les dĂ©placements des habitants et visiteurs de ces espaces reliĂ©s, rapidement, proprement, et Ă  un tarif avantageux. Avec le câble urbain, c’est toute une Ă©conomie locale qui se crĂ©e autour du rĂ©seau de transports, intermodal le plus souvent. En AmĂ©rique du Sud, les lignes de tĂ©lĂ©cabines de La Paz et de Medellin sont reliĂ©es au rĂ©seau du mĂ©tro, en complĂ©mentaritĂ©.

Téléferico La Paz
Téléphérique urbain La Paz © Doppelmayr

En consĂ©quence, la pollution a diminuĂ© et le nombre de commerces et de touristes a augmentĂ©. A Medellin par exemple, mĂŞme si « des efforts restent Ă  faire sur les inĂ©galitĂ©s », l’arrivĂ©e de ce nouveau mode de transport aurait favorisĂ© une diminution de la dĂ©linquance et de la pauvretĂ©, selon Anibal Gaviria, maire de la ville.

Des applications de transport par câble vallĂ©e/montagne, il y en a peu en France. Pourtant, ce ne sont pas les possibilitĂ©s et les projets qui manquent Ă  Grenoble, dans les vallĂ©es du GrĂ©sivaudan, de ChambĂ©ry ou d’Annecy. Relier Allevard au Collet d’Allevard, Uriage Ă  Chamrousse, ou Aix-les-Bains au Revard, cela fait plusieurs annĂ©es que l’on en parle. Mais les procĂ©dures administratives et juridiques : Ă©tudes d’impact, concertations publiques et autorisations officielles, ralentissent sĂ©rieusement les projets pourtant axĂ©s dans une stratĂ©gie de dĂ©veloppement durable.
Avec Ă©vidence, de tels moyens de transports entre vallĂ©e et montagne permettraient de rĂ©duire le trafic routier, la pollution et aussi de faciliter les dĂ©placements des habitants et touristes en toutes pĂ©riodes de l’annĂ©e sur un territoire donnĂ©. Ils inciteraient probablement davantage les pouvoirs publics, via des subventions, Ă  favoriser le dĂ©veloppement d’une Ă©conomie et d’un tourisme 4 saisons, ainsi durables pour les zones de montagne…

L’innovation pour maĂ®tre-mot

Les entreprises du transport par câble n’ont de cesse d’innover. Voici un petit aperçu de ce qu’ont rĂ©ussi Ă  accomplir trois des leaders mondiaux du secteur.

Doppelmayr

Le VĂ©nĂ©zuela a Ă©galement suivi la voie du transport urbain et aĂ©rien en 2010 avec la mise en place d’une première tĂ©lĂ©cabine Ă  Caracas par Doppelmayr. Celle-ci permet aux habitants du quartier de San Agustin, situĂ© sur les hauteurs de Caracas, de rejoindre le centre-ville en 1,8 km. Une seconde tĂ©lĂ©cabine, plus longue, a Ă©tĂ© construite en 2012 pour relier le quartier de Mariche avec celui de Pablo Verde et deux autres lignes sont prĂ©vues pour 2016 et 2017.
Toujours au Venezuela, direction MĂ©rida, une ville de plus de 777 000 habitants situĂ©e Ă  environ 1600 m d’altitude dans les Andes. Le Mukumbari, tĂ©lĂ©phĂ©rique signĂ© Doppelmayr, a Ă©tĂ© ouvert au public le 10 juin 2015 en plein cĹ“ur du parc naturel national de la Sierra Nevada. Il vient remplacer l’ancien appareil de 1960 qui avait Ă©tĂ© fermĂ© en 2008 pour rĂ©novation. Ainsi, quatre nouveaux tĂ©lĂ©phĂ©riques va-et-vient parcourent une longueur totale de 12,5 km de la première station, Barinitas, 1577 m d’altitude, Ă  la dernière, Pico Espejo, 4765 m. Habitants et touristes de toute l’agglomĂ©ration profitent de ce mode de transport non polluant et rapide pour passer d’un endroit Ă  l’autre, de la ville Ă  la montagne. Les cinq gares ont Ă©tĂ© Ă©quipĂ©es d’infrastructures accueillant boutiques, restaurants et un musĂ©e. Plus de 100 000 visiteurs avaient dĂ©jĂ  empruntĂ© le Mukumbari en seulement un mois d’exploitation.

En 2014, le rĂ©seau de transport « Mi Teleferico » est mis en service Ă  La Paz par Doppelmayr. Trois lignes de tĂ©lĂ©cabines raccordent aujourd’hui le haut-plateau, El Alto, Ă  la capitale bolivienne et l’installation de sept lignes supplĂ©mentaires a Ă©tĂ© programmĂ©e pour les trois prochaines annĂ©es. En moins de deux ans, la mĂ©tropole d’environ 2 millions d’habitants s’est munie du plus grand rĂ©seau de transport urbain par câble au monde.
Autre exemple de transport aĂ©rien vallĂ©e/montagne, le Vietnam a mis en service en fĂ©vrier dernier le Fansipan Legend. Il s’agit du plus long tĂ©lĂ©phĂ©rique 3S au monde et au dĂ©nivelĂ© le plus important, respectivement 6 326 m et 1 410 m, de quoi donner le vertige… En deux ans de construction, Doppelmayr a rĂ©ussi un dĂ©fi technique impressionnant en reliant la vallĂ©e de Muong Hoa au Mont Fansipan, considĂ©rĂ© comme le toit du Vietnam. A 3143 m d’altitude, c’est le plus haut sommet du Vietnam, du Laos et du Cambodge. Seulement un mois après ouverture, 40 000 visiteurs ont empruntĂ© le Fansipan Legend pour arriver au lieu cultuel et touristique phare en 15 minutes, au lieu de deux jours de trek ! La montagne devient accessible Ă  tous, Ă  ceux qui ne sont pas sportifs, aux personnes en fauteuil roulant, et aux personnes âgĂ©es comme aux plus jeunes.

L’innovation Ă©tant au cĹ“ur des stratĂ©gies du secteur, Doppelmayr, avec FMV et Illwerke, ont rĂ©alisĂ© une première mondiale en 2012 : un tĂ©lĂ©siège 6 places qui fonctionne Ă  l’Ă©nergie solaire, le « HĂĽttenkopf », dans la station de ski de Golm en Autriche. L’entreprise Ertex Solar a adaptĂ© des panneaux solaires sur les bâtiments des stations, permettant d’Ă©conomiser entre un tiers Ă  la moitiĂ© de l’Ă©lectricitĂ© nĂ©cessaire au fonctionnement du tĂ©lĂ©siège.
Côté prouesses encore, Doppelmayr a visé haut. Pour la réalisation du Skyway Montebianco à Courmayeur, en Italie, la société Funivie Monte Bianco avait des exigences précises pour ce nouvel accès au Mont-Blanc.

Le tĂ©lĂ©phĂ©rique, construit en deux tronçons, a Ă©tĂ© inaugurĂ© en juin 2015. En quelques 4 km et 2200 m de dĂ©nivelĂ©, la cabine vous amène Ă  3500 m d’altitude, de Courmayeur dans la VallĂ©e d’Aoste, Ă  la Pointe Helbronner. Un des points qui ravira les amoureux de la nature : les gares des appareils sont autonomes en Ă©nergie grâce Ă  une combinaison d’installations photovoltaĂŻques et d’un système de chauffage Ă  rĂ©cupĂ©ration de chaleur. De plus, lors du freinage de la cabine, l’Ă©nergie produite est redistribuĂ©e dans la vallĂ©e pour alimenter le rĂ©seau Ă©lectrique. Sans oublier les cabines rotatives Ă  360° et leurs vitres panoramiques qui offrent une vue imprenable sur le paysage du Mont-Blanc…

Plus rĂ©cemment, Doppelmayr a mis au point la dernière gĂ©nĂ©ration de transport par câble « D-Line ». Elle bĂ©nĂ©ficie d’un confort amĂ©liorĂ© en cabine, plus spacieuse, et d’une rĂ©duction du bruit. Innsbruck-Igls, en Autriche, sera la première ville Ă  tester la D-Line avec une tĂ©lĂ©cabine 10 places menant au sommet du Patscherkofel, dès 2017. Enfin une ville europĂ©enne qui met en place un moyen direct de transport par câble pour desservir un domaine skiable proche !

Edité le 23 juin 2016 Auteur: Coline Mionnet

Poma

Dès 2004, Medellin, seconde ville la plus peuplĂ©e de Colombie avec 3,5 millions d’habitants, devient la première ville du monde Ă  opter pour un système de transport aĂ©rien de masse. C’est Poma qui est chargĂ©e d’y installer une ligne de tĂ©lĂ©cabine : le MĂ©trocable. En 2013, Medellin est Ă©lue « Ville la plus innovante du monde » par le Urban Land Institute, le Wall Street Journal et Citigroup. Et depuis 2015, ce sont dĂ©sormais trois lignes de tĂ©lĂ©cabines qui survolent la ville et la relie rapidement et silencieusement Ă  ses hauteurs escarpĂ©es.

Pour continuer sur sa lancĂ©e, l’entreprise française a commencĂ©, en mars 2016, la construction d’une tĂ©lĂ©cabine Ă  Santiago de Chile, la capitale du Chili. Le but est de connecter la MĂ©tropole de Santiago Ă  la Colline de San Cristobal situĂ©e Ă  880 mètres d’altitude, un lieu culturel et touristique local accueillant entre autres un zoo national. La nouvelle tĂ©lĂ©cabine aura un dĂ©bit de 1 000 personnes par heure. D’une longueur de 2 000 mètres avec 200 mètres de dĂ©nivelĂ©, elle sera dotĂ©e de 47 cabines et sa mise en service est annoncĂ©e pour mi-2016.
Le dĂ©veloppement du transport urbain par câble sĂ©duit de plus en plus car ses avantages se font de mieux en mieux connaĂ®tre. Les premières villes Ă  l’avoir testĂ© ont conquis celles qui ne s’en sont pas encore dotĂ©es. Une rĂ©action logique puisqu’il s’agit d’un des seuls modes de transport public non polluants et peu coĂ»teux.
En Bolivie, la ville d’Oruro, 265 000 habitants, 3700 mètres d’altitude, a aussi fait le choix de la tĂ©lĂ©cabine, cette fois couplĂ©e d’un moteur Direct Drive.

C’est dans le but de rĂ©aliser des Ă©conomies d’Ă©nergie que Poma a conçu la gamme Direct Drive, permettant de consommer 5% d’Ă©lectricitĂ© en moins et de rĂ©duire le bruit de 15 dĂ©cibels. CĂ´tĂ© Recherche et DĂ©veloppement, le groupe n’est pas en reste. Leitwind, une de ses filiales, fabrique et installe des Ă©oliennes et des hyrdoliennes maritimes et fluviales. Ces dernières pourraient tout Ă  fait ĂŞtre utilisĂ©es pour produire de l’Ă©nergie hydroĂ©lectrique grâce aux fleuves et cours d’eau puissants situĂ©s en montagne, en vallĂ©e ou ailleurs.

Semer, autre filiale de Poma, s’est spĂ©cialisĂ©e dans les rĂ©seaux Ă©lectriques. Elle a dĂ©veloppĂ© un logiciel, Hyperview, qui permet de contrĂ´ler la consommation Ă©nergĂ©tique d’infrastructures liĂ©es et ainsi, de rĂ©aliser d’importantes Ă©conomies sur les factures d’Ă©lectricitĂ©.
Mais l’ère de l’innovation n’en est qu’Ă  ses balbutiements. Poma dĂ©voilera, probablement cette annĂ©e, un tout nouveau modèle de remontĂ©e mĂ©canique dans une station de ski française.
” Nous avons dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© des vĂ©hicules pour des roues Ă  Londres, Las Vegas, Hong Kong, Macao…
L’I360 Ă  Brighton frappe très fort les esprits avec une première mondiale mais nous souhaitons aller plus loin en rendant compatible la diversification d’appareils neige avec le monde des parcs. L’idĂ©e est d’utiliser des appareils neige dĂ©jĂ  existants inexploitĂ©s en Ă©tĂ© ou sous exploitĂ©s en hiver -horaires, manque d’enneigement- pour leur donner une attractivitĂ© nouvelle. A Mountain Planet, nous prĂ©sentons la vue d’un vĂ©hicule de tĂ©lĂ©phĂ©rique transformĂ© en coaster. C’est le symbole de cette ouverture que nous proposons et qui trouve un fort Ă©cho chez nos clients”,
explique Vincent CarriĂ©, responsable commercial France pour Poma. VoilĂ  un produit capable de favoriser une attractivitĂ© touristique en montagne toute l’annĂ©e !
D’autre part, nous ne pouvons Ă©voquer la fameuse sociĂ©tĂ© sans parler de sa rĂ©cente dĂ©cision d’implantation Ă  Gilly-sur-Isère, près d’Albertville, en Savoie. 70 000 m² seront dĂ©diĂ©s au nouveau site industriel de Poma, qui hĂ©bergera aussi les activitĂ©s de production de ses filiales Comag, Sacmi et Leitwind. 150 emplois y seront localisĂ©s, un vĂ©ritable bĂ©nĂ©fice pour l’Ă©conomie et l’emploi sur le territoire.

Bartholet

Bartholet Maschinenbau AG, est une sociĂ©tĂ© suisse fondĂ©e en 1962 et devenue l’un des leaders internationaux dans les domaines des remontĂ©es mĂ©caniques et des parcs d’attractions. Depuis, le groupe s’est diversifiĂ© et compte plusieurs filiales dont notamment Swiss Rides, Swiss Road Trains, Maschinenbau, Solar Wings et Gangloff Cabins.

L’activitĂ© principale de Bartholet est la construction d’installations de transport par câble Ă  l’Ă©chelle internationale. Signe que le câble est bel et bien durable : le Costa Rica avait besoin de limiter l’impact du tourisme de masse au cĹ“ur de la RĂ©serve naturelle de Monteverde. Avec l’aide du groupe, le SkyTram de Monteverde a pu ouvrir au public en 2006. En prime d’une tyrolienne et de nombreux ponts suspendus, il permet aux visiteurs de dĂ©couvrir la forĂŞt et la richesse de sa biodiversitĂ© en prenant de la hauteur. L’objectif : ne pas laisser les visiteurs piĂ©tiner la forĂŞt pour ne pas nuire au fragile Ă©cosystème.

En ce qui concerne le câble urbain, le groupe a aussi son mot à dire. En effet, Bartholet a construit un tramway aérien en 2010, à Durango au Mexique. Toujours au Mexique, il a installé un autre tramway aérien à Puebla, inauguré en 2015.

Tramway aérien Pueblo Mexique
Tramway aérien de Puebla, Mexique. © 2016 Bartholet

D’une longueur de 688 mètres, il est composĂ© de deux cabines avec une capacitĂ© de 35 personnes chacune. La ville de Puebla estime que la nouvelle attraction favorisera l’emploi et le tourisme, Ă©galement boostĂ©s par une politique d’investissement dans l’hĂ©bergement touristique et dans la formation des guides. Le centre-ville Ă©tant protĂ©gĂ© au Patrimoine de l’Unesco, Puebla bĂ©nĂ©ficie d’une rĂ©elle attractivitĂ©, en 2014, elle aurait Ă©tĂ© visitĂ©e par plus d’un million de personnes.

Restons sur le thème de l’innovation. C’est avec Solar Wings que BMF a rĂ©alisĂ© le 1er tĂ©lĂ©ski solaire en 2011 en Suisse, dans la station de ski de Tenna, avec une capacitĂ© de 800 skieurs par heure. Les panneaux solaires installĂ©s sur le dessus de l’installation et toute sa longueur produisent 21% d’électricitĂ© supplĂ©mentaire par rapport Ă  une installation classique sur toit. En effet, les modules sur câbles suivent l’orientation du soleil toute la journĂ©e, permettant de produire environ 90 000 kWh par annĂ©e, dont 22 000 kWh sont utilisĂ©s pour le tĂ©lĂ©ski. Le surplus est vendu au rĂ©seau d’Ă©lectricitĂ© national. Cette solution permet Ă  ceux qui le souhaitent de se fournir en Ă©nergie solaire. De plus, les 82 panneaux peuvent automatiquement effectuer des micro-vibrations pour se dĂ©barrasser de la neige qui pourrait nuire Ă  leur fonctionnement.
Toujours sous l’Ă©gide de BMF, Solar Wings construit Ă©galement des centrales et des parkings solaires, dont les rendements peuvent ĂŞtre optimisĂ©s d’environ 30% grâce Ă  la technologie des modules sur câble, plus performants.

Autre première mondiale rĂ©alisĂ©e en Suisse par Gangloff Cabins, filiale de BMF : la conception et la fabrication des cabines CabriO. Le premier tĂ©lĂ©phĂ©rique dotĂ© de cabines Ă  deux Ă©tages Ă  ciel ouvert a Ă©tĂ© inaugurĂ© en juin 2012. Il relie la station intermĂ©diaire de Kälti et le sommet du Stanserhorn, Ă  1 900 mètres d’altitude, pouvant transporter 60 personnes au total. Un escalier en colimaçon relie l’Ă©tage infĂ©rieur, en grande partie vitrĂ©, Ă  l’Ă©tage supĂ©rieur Ă  ciel ouvert qui peut accueillir 30 personnes.

Cabine CabriO © 2012 Postes Suisses

Chamrousse Mountain Park: L’essor du tourisme 4 saisons

La commune de Chamrousse mène depuis 2014 un projet ambitieux visant Ă  faire de la station, sur sa partie Ă  1650 m d’altitude, « Le Recoin », un domaine 4 saisons nouvelle gĂ©nĂ©ration : Chamrousse Mountain Park. Le 25 mars dernier, SĂ©golène Royal, ministre de l’Environnement de l’Energie et de la Mer, a remis Ă  Philippe Cordon, maire de la commune, le Prix des DĂ©monstrateurs Industriels pour la Ville Durable.

Chamrousse Lacs Robert

Cette distinction salue le travail de fond effectuĂ© depuis deux ans par l’Ă©quipe de Chamrousse, qui bĂ©nĂ©ficiera d’un accompagnement de l’Etat pendant cinq ans. Qu’est-ce qui rend le projet si innovant ? D’abord, l’intĂ©gration des rĂ©seaux intelligents, ou smart grids, Ă  l’Ă©chelle de la commune. Chamrousse sera ainsi la 1ère smart station de sa gĂ©nĂ©ration liĂ©e Ă  une mĂ©tropole, Grenoble. Grâce aux smart grids, la commune pourra ĂŞtre alimentĂ©e de façon intelligente, en fonction des besoins, en Ă©nergie renouvelable via la combinaison de plusieurs sources Ă©nergĂ©tiques. Une ferme photovoltaĂŻque, des panneaux solaires thermiques, une chaufferie biomasse et un système de rĂ©cupĂ©ration de chaleur des eaux usĂ©es sont prĂ©vus au projet dans le but de restituer une empreinte carbone neutre, voire nĂ©gative. Et ce n’est pas tout ! Un centre aquatonique avec spa et piscine intĂ©rieure/extĂ©rieure, deux hĂ´tels 4 et 3 Ă©toiles pour 2020, un centre-village piĂ©ton, un nouvel espace commercial et 700 lits chauds supplĂ©mentaires verront Ă©galement le jour. Quant aux rĂ©flexions sur le secteur des Vans, zone classĂ©e Natura 2000, les Ă©tudes environnementales en cours diront en 2018 si ce secteur doit ĂŞtre sanctuarisĂ© ou non.

Chamrousse projet AKTIS architectes – Tous droits rĂ©servĂ©s.

 

“Le but est de faire de Chamrousse une station 4 saisons multi-activitĂ©s, permettant d’accueillir les clients toute l’annĂ©e et de dĂ©velopper un flux annuel, d’oĂą le nouveau concept de Mountain Park” , a dĂ©clarĂ© Franck Lecoutre, directeur de l’Office de tourisme de la commune, lors d’une interview accordĂ©e Ă  Innov Mountains le 14 juin dernier. “La station bĂ©nĂ©ficie d’un avantage considĂ©rable par rapport Ă  d’autres pour dĂ©velopper son attractivitĂ© puisqu’elle est situĂ©e Ă  proximitĂ© des mĂ©tropoles de Grenoble et Lyon, soit un bassin de 3 millions d’habitants et de visiteurs potentiels”, a ajoutĂ© le directeur.
La future smart station prĂ©voit aussi d’accueillir les entreprises souhaitant travailler ou se rencontrer dans un environnement innovant et naturel. Selon l’architecte-urbaniste en charge du projet, Laurent Gaillard, directeur gĂ©nĂ©ral du cabinet AKTIS, “le tourisme d’affaires remplira Chamrouse en semaine grâce Ă  des Ă©quipements uniques et spectaculaires près de Grenoble et de ses nombreuses entreprises.”
La mobilitĂ© est aussi au cĹ“ur des prĂ©occupations de la future Chamrousse 2.0, oĂą le passage de la voiture au mode piĂ©ton sera facilitĂ© avec des moyens innovants et respectueux de l’environnement. Franck Lecoutre prĂ©cise : “en outre, le projet de tĂ©lĂ©cabine entre la vallĂ©e de Grenoble et Chamrousse est relancĂ©, vĂ©ritable colonne vertĂ©brale d’un projet de transport mais aussi de dĂ©veloppement Ă©conomique et touristique.”


Chamrousse plan large – AKTIS architectes – Tous droits rĂ©servĂ©s.

 

Avec le soutien de la Caisse des DĂ©pĂ´ts, groupe public au service de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral et du dĂ©veloppement Ă©conomique, 100 millions d’euros vont ĂŞtre investis Ă  Chamrousse pour faire d’elle une station de montagne connectĂ©e, durable et 4 saisons d’ici 2030.
Sur la base des ambitions de l’équipe municipale le master plan du secteur du Recoin a fait l’objet d’un concours d’architectes-urbanistes en 2015 dont le laurĂ©at retenu est AKTIS, cabinet d’architectes-urbanistes situĂ© Ă  Grenoble. Selon le directeur de l’office de tourisme, “toutes les opĂ©rations prĂ©vues au projet respectent un strict cahier des charges. Pour cela, elles sont passĂ©es au crible des contraintes environnentales, techniques et Ă©conomiques.” L’Ă©co-construction, la production d’Ă©nergies renouvelables et le digital tiennent une place importante dans le projet.


Chamrousse plan zoom – AKTIS architectes – Tous droits rĂ©servĂ©s.

 

Le prix du forfait va-t-il augmenter en consĂ©quence Ă  Chamrousse ? « Non », rĂ©pond Franck Lecoutre, “celui-ci va naturellement ĂŞtre adaptĂ© Ă  l’inflation, sans plus.”
Pour l’hiver 2016/2017, attendez-vous dĂ©jĂ  Ă  des changements sur le domaine skiable. Dès dĂ©cembre, un tĂ©lĂ©siège dĂ©brayable 6 places remplacera deux anciens tĂ©lĂ©skis pour desservir la piste olympique de Casserousse. Cette piste sera reprofilĂ©e et enneigĂ©e ainsi que sa partie supĂ©rieure, ce qui la rendra accessible Ă  partir de la tĂ©lĂ©cabine de la Croix de Chamrousse. Deux pistes principales et le snowpark seront sĂ©curisĂ©s par des enneigeurs plus performants, “une nĂ©cessitĂ© pour pouvoir les ouvrir aux skieurs lorsque l’hiver n’apporte pas assez de neige naturelle. Il est Ă  noter que pour 1€ dĂ©pensĂ© pour le forfait de ski, 6€ sont dĂ©pensĂ©s dans la station et profitent Ă  tous les acteurs de la station, crĂ©ant ainsi de l’emploi”, affirme Daniel Leyssieux, directeur des remontĂ©es mĂ©caniques de Chamrousse. “Pour rĂ©pondre aux fausses idĂ©es, il faut savoir que l’eau des retenues collinaires servant Ă  alimenter les enneigeurs est stockĂ©e Ă  la fonte des neiges, pĂ©riode oĂą elle est en surabondance. Elle n’est pas utilisĂ©e que pour la production de neige. A savoir que l’étĂ©, les pistes de ski servent souvent au pâturage. A Chamrousse, un groupement pastoral vient y mettre ses moutons et ses vaches en pâture. En pĂ©riode de forte sĂ©cheresse, l’eau des retenues peut servir Ă  arroser les pistes pour garder ces alpages bien verts. Ces retenues d’eau peuvent ĂŞtre ludiques l’étĂ© pour dĂ©velopper le tourisme d’étĂ© avec diffĂ©rentes activitĂ©s aquatiques. En cas de pĂ©nurie, elles peuvent enrichir le rĂ©seau d’eau potable et renforcer les dĂ©fenses incendie par voie aĂ©rienne.”

MalgrĂ© le dĂ©bat liĂ© Ă  la neige de culture, celle-ci a permis Ă  Chamrousse et Ă  beaucoup d’autres stations de proposer aux clients un domaine skiable enneigĂ© pendant la saison hivernale. C’est une question de survie sur le plan Ă©conomique. En effet, les stations de ski couvertes par un système de production de neige de culture ont pu ouvrir leurs pistes et recruter des saisonniers dans de meilleures conditions cet hiver 2015/2016. “La neige de culture Ă©tait indispensable. De plus, les enneigeurs consomment de moins en moins d’eau et d’énergie. Pour rappel, il n’y a aucun additif dans cette eau”, confirme Franck Lecoutre.


CrĂ©dit photo © Jean Pierre Noisillier – Editions Clair Obscur 38330 Montbonnot

La concurrence internationale entre les domaines skiables est forte. Alors que la France avait perdu sa 1ère place du classement mondial pour l’hiver 2013/2014, elle l’a reprise grâce Ă  ses 53,9 millions de journĂ©es-skieur vendues en 2014/2015. Tout juste devant les Etats-Unis, qui ont enregistrĂ© 53,6 millions de journĂ©es-skieur. Pour rester compĂ©titive face aux Etats-Unis mais aussi face Ă  l’Autriche, 3ème au classement, la Suisse et l’Italie, les stations françaises n’ont pas vraiment le choix en ce qui concerne l’investissement dans l’enneigement de culture…

Le rĂ©chauffement climatique a ainsi souvent tendance Ă  passer au second plan, après les impĂ©ratifs Ă©conomiques. Toutefois, il est pris en compte dans les politiques de diversification des activitĂ©s touristiques en montagne et dans la façon de produire ou de consommer de l’Ă©nergie. C’est pourquoi on parle de « dĂ©veloppement durable », qui vise un juste Ă©quilibre entre ses trois piliers : durable, social et Ă©conomique. C’est sans aucun doute en ce sens que le projet de Chamrousse 2030 se dĂ©marque, montrant un bel exemple de smart station ayant intĂ©grĂ© la transition Ă©nergĂ©tique.

EDF

Avec l’interview d’Axel Ferret, responsable commercial EDF PĂ´le Montagne

Acteur majeur dans la production et la vente d’Ă©lectricitĂ© en France et Ă  l’international, EDF pilote de nombreux projets de production ou de consommation d’Ă©nergies renouvelables, notamment en zones de montagne. Par exemple, sur 62 stations de ski partenaires d’EDF, la moitiĂ© d’entre elles ont choisi un contrat 100% Ă©nergie renouvelable.

A l’occasion du salon Mountain Planet, en avril dernier, la direction RhĂ´ne-Alpes Auvergne d’EDF a prĂ©sentĂ© quelques uns de ses derniers projets en montagne, dont les contrats 100% Ă©nergie renouvelable avec les stations de Val d’Isère et d’Avoriaz. Sur le stand, deux conventions ont Ă©galement Ă©tĂ© signĂ©es en prĂ©sence de Christian Missirian, directeur d’EDF Commerce RhĂ´ne-Alpes Auvergne. La première avec la CCI de Grenoble et la seconde avec la SAEML OPTI’MO, regroupant les stations reliĂ©es Ă  ValfrĂ©jus-en-Savoie et reprĂ©sentĂ©e par son prĂ©sident directeur gĂ©nĂ©ral, maire de Modane, Jean-Claude Raffin.
Le but de ce contrat pour la SAEML ? La rĂ©novation Ă©nergĂ©tique de l’immobilier de montagne dans les stations de ValfrĂ©jus, La Norma et Aussois, pour une durĂ©e de deux ans. L’objectif est clair : rĂ©duire entre 30 % et 50 % leur consommation Ă©nergĂ©tique annuelle. Le premier hĂ´tel Ă  bĂ©nĂ©ficier de cette rĂ©novation sera « Le Relais de ValfrĂ©jus », dont l’isolation extĂ©rieure et la mise en place de chauffages intelligents et modulables Ă©quipĂ©s de sondes.
Par ailleurs, EDF ENR a annoncĂ© le 7 avril dernier le lancement de sa nouvelle offre « Mon Soleil & Moi ». Depuis cette date, l’entreprise propose Ă  tous ses clients particuliers des installations photovoltaĂŻques exclusivement en autoconsommation, leur permettant ainsi de produire et de consommer leur propre Ă©nergie renouvelable.

En France, les stations de montagne consomment aujourd’hui environ 450 gigawatt heures par an. Globalement plus consommatrices d’Ă©lectricitĂ©, cela renforce leur nĂ©cessitĂ© de maĂ®triser et de rĂ©duire leur consommation. Sur le stand, Axel Ferret, du PĂ´le Montagne d’EDF, a accordĂ© une interview Ă  Innov Mountains. Il a clairement exprimĂ© sa volontĂ© et celle du groupe d’aider les collectivitĂ©s, les entreprises et les particuliers Ă  rĂ©duire leur facture Ă©nergĂ©tique.

Interview d’Axel Ferret (AF), responsable commercial d’EDF PĂ´le Montagne

– Propos recueillis par Coline Mionnet (CM)

CM : La SociĂ©tĂ© des TĂ©lĂ©phĂ©riques de Val d’Isère a Ă©tĂ© certifiĂ©e ISO 50 001 en 2014 afin de consommer 100% d’Ă©nergies renouvelables, qu’y a-t-il de nouveau cette annĂ©e ?

AF : Avec la certification ISO 50001, Val d’Isère affirme son engagement en faveur du dĂ©veloppement durable en adoptant des mesures concrètes afin de rĂ©duire sa consommation d’énergie et d’apporter sa participation Ă  la lutte contre le rĂ©chauffement climatique. La certification ISO 50 0001 poursuit un objectif d’amĂ©lioration continue de la performance Ă©nergĂ©tique. Il faut mesurer ses effets dans le temps, former le personnel et des audits ont lieu tous les trois ans pour valider cette certification très innovante. A Val d’Isère, le processus d’amĂ©lioration est continu, la station en lien avec EDF met rĂ©gulièrement en place de nouveaux objectifs d’Ă©conomies d’Ă©nergie Ă  atteindre. La prochaine Ă©tape visera sĂ»rement la diminution de la consommation des remontĂ©es mĂ©caniques en Ă©tat de veille.

CM : Quel est l’intĂ©rĂŞt pour EDF, producteur mais aussi vendeur d’Ă©lectricitĂ©, d’aider ses clients Ă  rĂ©aliser des Ă©conomies d’Ă©nergie et d’argent ?

AF : La raison est simple, EDF est une entreprise au service de ses clients et des territoires. Notre objectif est que nos clients consomment mieux et moins. Plus de 80% des Français font confiance à EDF, nous devons continuer à faire vivre cet esprit de service public. Nous devons donc rester ce que nous avons toujours été, l’entreprise de référence dans le domaine de l’énergie. En Rhône-Alpes Auvergne près de 20 000 personnes travaillent pour le groupe qui investit chaque année environ 2 milliards d’euros sur le territoire.

CM : Outre la mise en place de moyens de production d’Ă©nergie renouvelable et de certification types BBC (bâtiment basse consommation) ou HQE (haute qualitĂ© envrionnementale), etc, comment peut-on rĂ©aliser davantage d’Ă©conomies d’Ă©nergie ?

AF : On estime en moyenne Ă  100€ par an et par foyer le montant correspondant aux « pertes inutiles d’Ă©nergie ». Par exemple, un foyer français possède entre 15 et 50 appareils en veille permanente. Peu utilisĂ©s, ils consomment parfois autant d’énergie Ă©teints qu’allumĂ©s. Ainsi, une box internet consomme en moyenne 23 kWh dont 15 kWh (65 %) en mode veille. Autre exemple, Ă  volume Ă©quivalent, un appareil de classe A+++ consomme 30 Ă  60 % d’énergie en moins qu’un appareil de classe A.
Une des stratĂ©gies d’EDF consiste donc Ă  sensibiliser les consommateurs sur les Ă©conomies d’énergie. En RhĂ´ne-Alpes Auvergne, nous organisons rĂ©gulièrement des ateliers Ă©conomies d’énergie dans nos boutiques ou dans des associations pour apprendre Ă  nos clients les Ă©co-gestes, par exemple : baisser la tempĂ©rature dun degrĂ© dans un appartement fait baisser la facture de 90€ par an pour un 80 m2.

CM : Selon vous, quels sont les freins au développement durable en montagne ?

AF : Les procédures administratives et environnementales peuvent paraître longues et coûteuses, mais les choses avancent. On le voit à Valfréjus où notre directeur régional, Christian Missirian, a signé une convention de rénovation énergétique extrêmement innovante avec la station. Et par ailleurs, la plupart des stations des Alpes ont opté pour des contrats 100% énergie renouvelables. Au contraire, confronté au réchauffement climatique, le monde de la montagne est très sensible au développement durable. Et EDF est à leurs côtés pour relever ce défi.

Pour conclure, alors qu’aujourd’hui, 75% de l’Ă©nergie produite est d’origine nuclĂ©aire, l’objectif inscrit dans la loi de transition Ă©nergĂ©tique adoptĂ©e en 2015 prĂ©voit de rĂ©duire ce ratio dans la production d’électricitĂ© Ă  50% en 2025. NĂ©anmoins, comme annoncĂ© par le gouvernement, cette transition passe par la construction de centrales nouvelle gĂ©nĂ©ration pour remplacer et fermer des installations vieillissantes et très coĂ»teuses. L’impĂ©ratif est d’alimenter une demande croissante en Ă©nergie, favorisĂ©e par l’utilisation des nouvelles technologies. La consommation correspondant Ă  toutes les pertes inutiles d’Ă©nergie de nos appareils branchĂ©s et en veille pendant un an reprĂ©senterait deux centrales nuclĂ©aires en fonctionnement permanent sur la mĂŞme pĂ©riode. Pourquoi, par exemple, ne pas construire des centrales de gĂ©othermie profonde Ă  la place ? L’Etat Ă©tant actionnaire d’EDF Ă  85%, c’est lui qui prend les dĂ©cisions stratĂ©giques. Selon les estimations, et sans parler des autres Ă©nergies fossiles, il resterait 60 ans avant d’Ă©puiser toutes les ressources d’uranium disponibles sur Terre. La rĂ©duction de la part des Ă©nergies fossiles dans la production mondiale, qui reprĂ©sente environ 70% en 2015, est donc fatale mais tous les acteurs mondiaux doivent s’engager dans le mĂŞme sens pour y parvenir. L’Accord de Paris sera-t-il Ă  la hauteur ?

 

Retour

Haut de page      ActualitĂ©s