Quel est le premier producteur d’énergie renouvelable en France

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Publié le 26 février 2017 – Auteur : Coline Mionnet

Quel est le premier producteur d’énergie renouvelable en France ?

La Compagnie Nationale du Rhône (CNR), aujourd’hui premier producteur français d’électricité renouvelable, a été créée dans les années 1930 sous l’impulsion de Léon Perrier, sénateur Radical Socialiste de l’Isère, soutenu par Edouard Herriot, grande figure politique de Lyon, avec qui il définit le modèle économique et la forme juridique de la nouvelle compagnie à mission d’intérêt public.
En 1925, convaincu du potentiel de l’énergie hydroélectrique, Léon Perrier avait participé à l’organisation de l’Exposition Internationale de la Houille Blanche, l’une des premières manifestations consacrée à l’énergie renouvelable.
La production d’énergie hydroélectrique est à cette époque une innovation exceptionnelle qui a permis un développement rapide de l’industrie dans des vallées alpine. C’est toujours de nos jours le premier moyen de production d’électricité renouvelable en France, en Suisse et dans de nombreux autres pays.
Léon Perier a présidé la CNR de 1933 à 1948, avec une interruption de 1940 à 1944, période pendant laquelle, s’opposant au gouvernement de Vichy, il fut d’abord interné ; puis, assigné à résidence, il participa activement à la Résistance dans les Alpes Maritimes.

Trois domaines de compétence

En 1934, l’Etat attribue une concession de 75 ans à la CNR pour l’aménagement du fleuve, avec trois domaines de compétence :
• La production d’électricité
• L’organisation de la navigation
• L’irrigation des surfaces agricoles
Le premier ouvrage hydroélectrique réalisé par la CNR sera le barrage et la centrale électrique de Génissiat, sur le cours du Rhône entre Bugey et Bauges, le plus moderne d’Europe lors de son inauguration en 1948, dix ans et une guerre après le lancement des travaux.
Cette même année, l’Etat nationalise les compagnies de production d’électricité et crée Electricité de France à qui il confie le monopole de la production et de la distribution d’énergie électrique. La mission de la CNR se limite alors à l’aménagement du fleuve mais elle peut toutefois continuer de construire de nouvelles centrales le long du fleuve, qui seront exploitées par EDF sous forme de bail.

• Structure de la pente du Rhône et barrages (Wikipedia)

La gestion des crues, l’une des missions de la CNR

2001, libéralisation du marché de l’électricité

En 2001, la libéralisation du marché de l’électricité rend à la CNR ses prérogatives de producteur et de distributeur d’énergie.
Dès 2003, la société décide de diversifier ses activités dans les énergies renouvelables ; son important domaine foncier dans la vallée du Rhône et dans les Alpes du Nord lui permet d’y développer des secteurs éolien et solaire avant d’étendre leur zone d’activité dans le reste de la France et à l’étranger.
La CNR, qui innove également dans le domaine de la mobilité durable (hydrogène, stations de charge pour véhicules électriques), est devenu l’un des principaux acteurs des énergies renouvelables et du développement durable en France et en Europe.
Elle exploite aujourd’hui une quarantaine de centrales hydro-électriques, mais également 37 parcs éoliens et 17 centrales photovoltaïques, la plupart en dehors de son territoire historique, et prévoit de développer des solutions innovantes dans les prochaines années, comme un réseau hydrogène et un corridor électrique dans la vallée du Rhône ainsi que des fermes d’hydroliennes fluviales, dont une infrastructure d’évaluation est en construction à Génissiat, dans l’Ain.

Le corridor électrique de la CNR

Projets et perspectives

La CNR a de nombreux projets en portefeuille, parmi lesquels, en France, 4 centrales photovoltaïques, dont 2 dans les Alpes, et 3 projets éoliens. Elle emploie actuellement plus de 1300 personnes réparties entre la gestion des ports et l’énergie. La CNR exporte également des services d’ingénierie dans le monde entier, forte de son expérience de plus de 80 ans dans les énergies vertes.

Une année 2016 contrariée

La Compagnie Nationale du Rhône a connu une fin d‘année 2016 difficile, impactée par des conditions hydrologiques défavorables, une baisse du traffic fluvial et un conflit social provoqué par un plan de réorganisation. Sur le mois de décembre, 50 millions d’euros de recettes ont ainsi manqué à l’entreprise qui tire 85% de ses revenus de la production d’électricité. Les faibles pluies de fin d’année sur le sud-est sont la cause principale d’une baisse de la production d’environ 4%.
La concession, qui se termine en 2023, devrait être prolongée jusqu’en 2040, permettant à l’entreprise d’avoir une visibilité à long terme.

Centrale hydroélectrique sur le Rhône

Victime du réchauffement climatique

En 2016, le total des précipitations relevé à la station Météo France de Grenoble a été inférieur de 11.3% à la moyenne 1981-2010 avec 828.6 mm contre 934.3 mm. Un déficit de 8% avait déjà été constaté en 2015, soit un cumul déficitaire de prés de 20% sur les deux dernières années, qui explique la baisse de production générale de l’hydroélectricité. Le réchauffement climatique implique également une évaporation plus importante des eaux de surface. D’où la nécessité absolue de diversifier les sources d’énergie renouvelables vers le solaire et l’éolien, mais également les moyens de stockage massifs d’électricité, par les batteries, les volants d’inertie, les smart-grids et l’hydrogène, technologies parvenant actuellement à maturité.
L’ouest des Etats-Unis a connu les mêmes problèmes de déficit pluvial ces dernières années, où le niveau des lacs et réservoirs des barrages avait drastiquement baissé, réduisant la production des centrales, parfois proche de zéro.

La CNR en chiffres

• 25% de la production d’hydroélectricité en France
• 3.55 GW de puissance installée
• 15.4 TWh d’électicité renouvelable produit en 2016
• 127 millions d’€ reversés en 2016 au budget de la République au titre de la concession
• 1355 collaborateurs au 31 décembre 2016
• 330 km de voies navigables à grand gabarit
• 27.000 hectares de domaine concédé
• 18 sites industriels et portuaires
• 32 stations de pompage pour l’irrigation agricole
• 584 millions d’€ de vente d’électicité en 2016, année défavorable due à la baisse des prix du marché et autres aléas

Actionnariat

• Public (50.03%)
Caisse des Dépôts et Consignations (33.2%),
Collectivités locales (16.83%)
dont
Région Auvergne Rhône Alpes
Région Provence Côte d’Azur
Depertement de Haute Savoie
Département des Bouches du Rhône

• Privé (49.97%)
Engie (ex GDF Suez) dont l’Etat détient 30.5% des parts.

Sources et liens

Site de la Compagnie Nationale du Rhône

Relevés météorologiques de la station de Grenoble, sur le site de Météo France

CNR, un exercice 2016 compliqué, lire sur La tribune.fr

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